« Tout retour à Freud qui donne matière à un enseignement digne de ce nom, ne se produira que par la voie, par où la vérité la plus cachée se manifeste dans la révolution de la culture. Cette voie est la seule formation que nous puissions prétendre à transmettre à ceux qui nous suivent. Elle s’appelle : un style ». Jacques Lacan
Clotilde Leguil nous emmène dans les coulisses de l’élaboration lacanienne à partir d’une corrélation secrète et paradoxale avec la philosophie sartrienne de l’existence. Si le rapport de Lacan à Sartre s’apparente à une liaison dangereuse, c’est qu’il y a risque de méprise et de malentendu : l’existentialisme sartrien nie la dimension de l’inconscient alors que la perspective lacanienne introduit le structuralisme en psychanalyse pour repenser l’inconscient freudien. Lacan ne recule pas devant cette antinomie. Il réinvestit les concepts de la philosophie existentielle pour leur faire jouer une nouvelle partition, celle de l’expérience analytique comme expérience subjective. Avec les notions de désir, de manque et d’angoisse, la psychanalyse lacanienne soutient au XXIe siècle l’irréductible singularité de l’être parlant.
CLOTILDE LEGUIL
Psychanalyste et agrégée de philosophie, membre de l’École de la Cause freudienne et maître de conférences au département de psychanalyse de l’université de Paris VIII.
Auteur des Amoureuses, voyage au bout de la féminité (Seuil, 2009), elle a préfacé les nouvelles traductions de Freud aux Éditions du Seuil (2010-2011) et contribué à L’Anti-livre noir de la psychanalyse sous la direction de Jacques-Alain Miller (Seuil, 2006).