L’histoire de cette cité d’artistes forme un des plus étonnants chapitres de la légende de Montparnasse.
Alfred Boucher, sculpteur et ami de Rodin, artiste généreux et idéaliste, rachète à la clôture de l’exposition universelle des éléments de pavillons qu’il transporte sur son terrain de Vaugirard et crée ainsi la Ruche en 1902. Les sculpteurs travaillent en bas, les peintres sont dans les étages ; il y eut 140 ateliers en 1910.
« Quel endroit extraordinaire ! » s’exclama Fernand Léger, arrivé l’un des premiers. Chagall y rêva plus de trente peintures. Apollinaire, Cendrars, Max Jacob étaient là lorsque Modigliani, Zadkine, Lipchitz, Archipenko ou Laurens y sculptèrent à l’ombre des grands arbres du jardin. Comme le Bateau-Lavoir, la Ruche assista à la naissance de l’art moderne.
Aujourd’hui encore, les locataires y vivent solidairement, observent, expérimentent, écoutent et, forts de la multiculturalité dans un rapport direct et permanent avec le réel, sont lancés dans les virages inattendus de l’art contemporain.