“Je ne suis pas d’aujourd’hui, je suis né un siècle auparavant”.
On raconte toujours pour se raconter soi, pour se retrouver, pour se sentir inscrit au mitan d’une histoire, pour fuir l’oubli, pour tuer les derniers secrets, pour étouffer l’amnésie.
Kok Batay est une esquisse de généalogie familiale, un retour douloureux aux racines d’un arbre noueux mais solidement ancré.
C’est un trait d’espoir tracé à la craie sombre, une autobiographie romancée, réinventée, un récit où réalité et fiction, petite histoire de famille et grande tragédie s’entremêlent pour donner corps à l’indicible vérité. Une vérité qu’on voudrait muette et qui doit pourtant résonner comme autant de questions fondamentales :
• Comment se retrouver entier quand on sait être né d’une déchirure ?
• Comment échapper à la violence quand elle est si profondément inscrite en soi ?
• Comment refuser cet héritage et comment se construire au-delà des cicatrices ?
À travers l’histoire d’un sans-nom, d’un sans-mémoire, Sergio Grondin nous raconte la violence qui a hanté son enfance, qui imbibe chacun de ses souvenirs, ce que fut sa réalité, sans misérabilisme, ni apitoiement. Un récit où se côtoient espérance et tragédie, où les hommes s’essaient en vain à conjuguer les verbes “aimer” et “haïr”, à chercher des bouts d’humanité au milieu des douleurs personnelles et collectives.